Marie Galante, qui était née « Rif », habitait avec son canari Thorin et son chien Cook sur la crête, à deux pas des éoliennes. Construite avec des écorces de résineux mélangées à des cosses de blé noir « Moutier », une variété locale, sa maison ressemblait un peu à un long bocal.

Un jour, elle reçut la visite de son ami Maurice, un véritable corps fou qui avait longtemps rôdé autour de chez elle. Pour le recevoir, elle avait soigné les six cils qui lui restaient et avait déjà nourri son chien, un mâle diversement apprécié par ses voisins.

« Par os et cendre ! », s’écria-t-elle. Son canari avait disparu. Maurice lui fit remarquer qu’elle avait peut-être oublié de refermer la cage ce matin, comme cela lui arrivait souvent.

« Balivernes ! » reprit-elle. Sans Thorin, Maurice savait que sa Marie déprimerait. Ils passèrent donc toute l’après-midi à tenter de le retrouver, bord à bord à la manière de deux navires qui ne se quitteraient pas.

La nuit tombée, ils durent se rendre à l’évidence : Thorin s’était fait la malle, et s’il ne revenait plus jamais ? « Oh les ronds ! », sanglota Marie, en désignant au loin les traces d’un avion qui lui rappelaient les acrobaties de son petit canari.